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Enrique Vila-Matas
          
        
 

Paris ne finit jamais

 

 

La littérature et l’écriture sont au cœur de cet ouvrage, non seulement comme sujet mais aussi comme objet intrinsèque qui transcende le quotidien. D’Ernest Hemingway — figure charismatique à laquelle s’identifie l’auteur — en passant par Georges Perec, Raymond Queneau, Italo Calvino, Henry Miller, Virginia Woolf, Cioran, etc. à, bien entendu, Marguerite Duras (qui hébergea l’auteur), sur ces pages la liste est longue de ces noms à qui nous devons l’exploration du réel par le truchement du verbe, liste non exhaustive qui pourrait se dérouler tel un parchemin de mémoire vive et vivifiante. Enrique Vila-Matas fait partie de ces écrivains pour lesquels le texte est un miroir reconstituant du monde où l’on peut observer sous divers angles les réalités aussi bien palpables qu’abstraites. Il donne à voir ce qui peut échapper à première vue, et c’est ainsi que l’on se réfléchit dans certaines de ses phrases, si bien que l’on s’y sent chez soi.

Le livre se présente tout autant comme un récit que comme un carnet de notes, une conférence, un journal. Pas plus l’ordre paginé que l’ordre chronologique ne sont indispensables à une bonne lecture. On peut puiser ici et là de quoi s’abreuver, ou bien suivre le cours des choses avec la logique qui en découle. Richesse, donc, de la façon d’aborder ce Paris ne finit jamais, comme on pourrait franchir la Seine par tel ou tel pont. Bien que l’auteur affirme : « j’éprouve toujours une grande joie quand je ne comprends pas quelque chose et au contraire, quand je lis des choses que je comprends parfaitement, j’y renonce, déçu. Je n’aime pas les récits qui racontent des histoires compréhensibles. Parce que comprendre peut être l’équivalent d’une condamnation. Et ne pas comprendre, de la porte qui s’ouvre. », chaque page s’ouvre ici dans une compréhension limpide qui fait passer le tremblement des choses et le secret des vérités. L’ironie, pratiquée comme un art, pourrait aider à la préhension de cet objet fragile que l’on nomme quotidien ; elle pourrait émasculer le désespoir en en faisant une simple lucidité ; devenir, de la sorte, une nouvelle politesse : « L’ironie me semble un puissant moyen de désactiver la réalité » nous fait savoir l’auteur, avec cette clarté qu’il souhaiterait obscure.

Non, rien n’est simplement la face ou le revers, ni même la face et le revers. Ce qui est énoncé clairement peut aussi se réverbérer comme autant de lumières, de sons, d’échos sur la surface des profondeurs. C’est le cas dans ce livre. où l’autodérision côtoie la tendresse ; où l’humour fait l’amour avec la réflexion ; où l’on peut lire, concernant l’élaboration du roman, telle prescription de Duras : « 1. Problèmes de structure. 2. Unité et harmonie. 3. Thème et histoire. 4. Le facteur temps. 5. Effets textuels. 6. Vraisemblance. 7. Technique narrative. 8. Personnages. 9. Dialogue. 10. Cadres. 11. Style. 12. Expérience. 13. Registre linguistique. ». Paris ne finit jamais puisqu’il est une libre éducation  des mots et de la vie.

 

Daniel Leduc

 

 

Enrique Vila-Matas, Paris ne finit jamais. Traduit de l'espagnol par André Gabastou. Bourgois, 292 pp., 21 €.

 
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