L’EN-CHANTEUSE
Tes mots comme l’aile d’un papillon
font vibrer l’air de tes chansons.
Ce qui chante au bout de ta langue
donne du sens à ce qui tangue.
Tu dis la vie dans sa robe
avec des bas qui se dérobent.
Hauts les cœurs, haute la voix,
tu es celle qui suit sa voix
Il y a toujours quelqu’un qui marche
pour quelqu’un d’autre
ou pour personne.
Quelqu’un qui monte les marches
pour accorder
les mots qui sonnent.
Toujours quelqu’un
pour quelqu’un d’autre
ou pour personne.
Tu es l’amie de la tempête,
de la pluie, de ce qui fête ;
(la) maîtresse de la nature
qui te domine de sa stature.
Tu chantes pour ne pas fuir,
pour cadencer les jours enfuis.
Tu chantes comme on enfante,
comme on enchante les enfants.
Tu chantes :
Il y a toujours quelqu’un qui marche
pour quelqu’un d’autre
ou pour personne.
Quelqu’un qui monte les marches
pour accorder
les mots qui sonnent.
Toujours quelqu’un
pour quelqu’un d’autre
ou pour personne.
Il n’y a pas de temps qui compte
pour ceux qui comptent
pour toi ;
pas de paroles qui ne racontent
la vie des Hommes, malheurs
et joie.
Il n’y a pas de temps qui meurt
dans le regard de ceux qu’on aime.
Ce sont ces mots que tu sèmes
qui brûlent le froid, qui chassent la peur.
Mots que tu sèmes :
Il y a toujours quelqu’un qui marche
pour quelqu’un d’autre
ou pour personne.
Quelqu’un qui monte les marches
pour accorder
les mots qui sonnent.
Toujours quelqu’un
pour quelqu’un
d’autre…
Pour
quelqu’un
d’autre…
© Daniel LEDUC, 2006.
Texte déposé.
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