MARINE
Je suis celui qui tangue,
qui s’échappe de sa gangue
des embruns sur la langue,
mer huileuse comme une mangue.
Je dis des mots qui roulent
de la poupe à la proue,
des mots de mer où coule
l’encre des doux remous.
Le marin qui ranime
les feux éteints du soir,
celui qui change de mine
pour recharger l’espoir.
.Le pavillon dressé
au-dessus des courants,
le gouvernail pointé
à la pointe des vents.
Je suis celui qui tangue,
celui qui vous harangue
vous les femmes inertes
sur vos îles désertes.
L’océan c’est la vie,
la vie c’est l’océan.
La vague s’est enfuit
comme s’enfuient les ans.
Demain est un mirage
ou bien un goéland,
une sirène qui nage
entre deux requins blancs.
Écoute-moi l’ami(e)
toi qui marche sur terre :
pour faire danser sa vie
il faut choisir son air.
Choisir ses horizons,
terrasser l’infortune,
vagabonder au son
de la corne de brume.
Je suis celui qui tangue,
des embruns sur la langue.
© Daniel LEDUC, 2006.
Texte déposé.
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